Twitter nous a été très utile au CERN, mais il nous limite à 140 caractères pour présenter notre actualité en physique des particules. Expliquer la luminosité ou exprimer tout l’enthousiasme qu’a suscité l’étouffement des jets en deux lignes a été un véritable défi. C’est notamment ce qui nous a décidé à lancer aujourd’hui un blog CERN sur la plateforme Quantum Diaries (Journaux quantiques). Progressivement, plusieurs personnes contribueront au blog, dont notre Directeur général, Rolf Heuer, mais en tant que chef du groupe Communication du CERN, j’ai l’honneur d’ouvrir le bal. J’utiliserai ce blog pour développer les dernières nouvelles du CERN dont vous aurez connaissance dans nos communiqués de presse, notre revue d’information interne – le Bulletin – ou sur tout autre media traitant de physique des particules.
Comme il s’agit de la première contribution au blog du CERN, il est peut-être utile de rappeler ce qu’est le CERN et ce qu’il n’est pas. Pour cela, partons de notre Convention, un document remarquable de par sa clairvoyance et l’optimisme qu’il a insufflé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Tout a commencé en 1949, lorsque le prix Nobel de physique, le Français Louis de Broglie, avance pour la première fois l’idée selon laquelle l’Europe pourrait rassembler ses ressources, en utilisant le langage universel de la science, pour créer un centre d’excellence pour la recherche fondamentale en physique et un lieu où les pays d’Europe pourraient travailler ensemble à des fins pacifiques. En 1952, le Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire (CERN) est fondé dans le seul but de créer ce centre. Mission accomplie deux ans plus tard avec la naissance de l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire. L’acronyme CERN sera toutefois conservé. Pourquoi nucléaire ? Parce que dans les années 50, notre compréhension de la nature aux échelles les plus petites se limitait au noyau. Les recherches que poursuit le CERN ont toujours été motivées par la curiosité, et, dans les années 50, elles avaient pour objectif la compréhension de la structure et du comportement du noyau. Peu de recherche appliquée au CERN et la recherche à des fins militaires est formellement proscrite par la Convention.
Aujourd’hui, notre principal domaine de recherche est la physique des particules, à savoir l’étude des composants fondamentaux de la matière dans le but d’élucider certaines des plus grandes énigmes de ce monde : comment l’Univers a-t-il évolué ? Qu’est-ce qui confère la masse aux particules ? Et de quoi les 95 % invisibles de l’Univers sont-ils faits ? Mais nous faisons toujours un peu de physique nucléaire : même si le noyau est beaucoup mieux compris aujourd’hui que dans les années 50, son comportement n’est pas encore entièrement élucidé. Parmi les diverses autres finalités des expériences en physique nucléaire menées au CERN, on citera notamment l’identification de nouveaux isotopes à des fins médicales et la compréhension des supernovas.
Aujourd’hui, vous constaterez que le CERN est souvent appelé « Laboratoire européen pour la physique des particules ». Ce nom correspond mieux à nos activités actuelles et à l’esprit de la Convention, qui a donné mandat au CERN pour coordonner la recherche fondamentale en Europe en construisant et exploitant un ou plusieurs laboratoires internationaux. Au bout du compte, il n’existe qu’un laboratoire CERN, à savoir le Laboratoire européen pour la physique des particules, et le Conseil du CERN est son organe de tutelle.
Bienvenue sur notre blog ! Pensez à le consulter régulièrement pour connaître l’actualité sur la luminosité et l’étouffement des jets avant qu’il ne soit trop tard !
–James Gillies