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CERN (Francais) | Geneva | Switzerland

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L’esprit de Davos est bel et bien là

Mercredi, je sortais de ma première séance à Davos et je dois dire que j’ai trouvé l’expérience très positive. Le thème de la séance était « L’agenda de la science en 2011 » et je faisais partie des quatre invités chargés de représenter la recherche médicale, la recherche fondamentale, la recherche et le développement en entreprise et les sciences de la vie. J’ai tout d’abord été frappé par l’affluence. Il y avait déjà une file d’attente vingt minutes avant le début et le public devait rester debout. Les organisateurs du Forum économique mondial aiment à dire que l’esprit de Davos consiste à remettre en question les idées reçues des participants. Justement, voir que la science tient une place aussi importance dans le programme du Forum m’a amené à réviser une de mes opinions, et dans un sens très positif, avant même l’ouverture du débat.

L’animateur avait choisi de faire passer les intervenants dans l’ordre croissant des montants du budget de leur organisation. Je suis donc passé en premier. Parmi les organisations représentées, c’est en effet le CERN qui a le budget le plus modeste, et de loin ; je crois que beaucoup en ont été surpris. À mes yeux, cela ne fait que confirmer le fait que le modèle de financement de la recherche fondamentale adopté par le CERN représente un rapport qualité-prix extraordinaire.

Prendre la parole en premier m’a permis de faire passer d’entrée de jeu mon message le plus important : nous n’avons pas à choisir entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée. L’innovation dépend d’une approche large de la recherche, avec une interaction constante entre recherche fondamentale et recherche appliquée. Tous les intervenants sont d’ailleurs allés dans le même sens. La recherche médicale, par exemple, serait dans une impasse sans la recherche fondamentale menée dans les sciences de la vie.

L’importance de la collaboration à l’échelle mondiale a également été au centre des débats. J’ai été surpris que ce message émane du secteur privé, car j’avais tendance à penser que ce secteur aurait une vision beaucoup plus étroite sur la question. Nous avons conclu qu’aucune organisation ne peut assurer à elle seule toute la chaîne de l’innovation, de la science fondamentale au produit fini. Une approche fragmentaire de la science ne peut être efficace : seule une solide coordination entre les secteurs public et privé peut produire les résultats scientifiques auxquels nous nous efforçons tous d’arriver.

Cela n’a pas été la seule surprise pour moi. Les participants ont également discuté de l’importance de la liberté intellectuelle dans un environnement de recherche. La notion paraît évidente pour un laboratoire comme le CERN, mais l’est peut-être beaucoup moins pour l’industrie. Il était encourageant de voir les grands noms de l’industrie reconnaître qu’il est essentiel de laisser une place à la créativité, au lieu d’enfermer la recherche dans des carcans. De même, nous avons tous convenu que le libre accès avait du bon : l’innovation basée sur un système de propriété intellectuelle a ses limites et cette approche peut même entraver le progrès.

Deux exemples pris dans l’histoire du CERN illustrent parfaitement ce constat. Tout d’abord, si nous avons un seul World Wide Web aujourd’hui, c’est parce que le CERN a opté, en 1993, pour une stratégie de libre accès, en mettant cette technologie à la disposition de tous. Pourtant, vingt ans plus tôt, cette politique n’avait pas connu le même succès. Notre technologie d’écran tactile élaborée dans les années 1970 était apparue trop tôt. L’investissement nécessaire de la part de l’industrie pour développer cette technologie de façon à pouvoir l’utiliser en dehors des salles de contrôle d’un laboratoire était sans doute trop lourd pour qu’une entreprise prenne ce risque sans bénéficier de la protection de la propriété intellectuelle.

Si Davos a pour but de remettre en question les a priori des participants sur des sujets extérieurs à leur domaine, alors on peut dire : mission accomplie ! Pour ma part, j’ai découvert que toutes ces valeurs importantes aux yeux du CERN, notamment le libre accès et la collaboration au niveau mondial, semblent être essentielles pour le secteur privé. De mon côté, j’espère avoir bousculé aussi quelques idées reçues.

Rolf Heuer

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